Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il y a la calomnie, s. g. d. g. Mais une sacoche ne nuit pas. Quand Roy, poëte de la cour, rimait contre Voltaire : Dis-moi, stoïque téméraire, etc., la place de trésorier de la chambre des aides de Clermont et la croix de Saint-Michel ne faisaient aucun tort à son enthousiasme pour et à sa verve contre. Un pourboire est doux après un service rendu ; les maîtres là-haut sourient ; on reçoit l’ordre agréable d’injurier qui l’on déteste ; on obéit abondamment ; liberté de mordre à bouche-que-veux-tu ; on s’en donne à cœur-joie ; c’est tout bénéfice, on hait, et l’on plaît. Jadis l’autorité avait ses scribes. C’était une meute comme une autre. Contre le libre esprit rebelle, le despote lâchait le grimaud. Torturer ne suffisait point ; par-dessus le marché on taquinait. Trissotin s’abouchait avec Vidocq, et de ce tête-à-tête sortait une inspiration complexe. La pédagogie, ainsi adossée à la police, se sentait partie intégrante de l’autorité, et compliquait son esthétique d’un réquisitoire. C’était altier. Le pédant élevé à la dignité d’argousin, rien n’est hautain comme cette bassesse. Voyez, après les luttes des arminiens et des gomaristes, de quel air superbe Sparanus Buyter, la poche pleine des florins de Maurice de Nassau, dénonce Josse Vondel, et prouve, de par Aristote, que le Palamède de la tragédie de