Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/450

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suivant beaucoup d’antiquaires, bien avant la visite de Walter Scott aux Hébrides. Cette chaise du Barde, grande roche creuse offerte à l’envie de s’asseoir qu’aurait un géant, est à l’entrée de la grotte. Autour d’elle il y a les ondes et les nuées. Derrière le Clachan an Bairdh s’entasse et se dresse la géométrie surhumaine des prismes basaltiques, le pêle-mêle des colonnades et des vagues, et tout le mystère de l’effrayant édifice. La galerie de Fingal se prolonge à côté de la chaise du Poëte ; la mer se brise là avant d’entrer sous ce plafond terrible. Le soir on croit voir dans cette chaise une forme accoudée ; — c’est le fantôme, — disent les pêcheurs du clan des Mackinnons ; et personne n’oserait, même en plein jour, monter jusqu’à ce siège redoutable ; car à l’idée de la pierre est liée l’idée du sépulcre, et sur la chaise de granit il ne peut s’asseoir que l’homme d’ombre.