Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/454

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On pourra s’asseoir, s’étendre tout de son long, et achever de fumer le cigare de la poésie de fantaisie, et rire au Décaméron de Boccace avec le doux ciel bleu sur sa tête, le jour où la souveraineté d’un roi sera exactement de même dimension que la liberté d’un homme. Jusque-là peu de sommeil. Je me défie.

Mettez des sentinelles partout. N’attendez pas des despotes énormément d’affranchissement. Délivrez-vous vous-mêmes, toutes les Polognes qu’il y a. Décrochez l’avenir de votre propre main. N’espérez point que votre chaîne se forge d’elle-même en clef des champs. Allons, enfants de la patrie. O faucheurs des steppes, levez-vous. Ayez dans les bonnes intentions des czars orthodoxes juste assez de foi pour prendre les armes. Les hypocrisies et les apologies, étant piège, sont un danger de plus.

Nous vivons dans un temps où l’on voit des orateurs louer la magnanimité des ours blancs et l’attendrissement des panthères. Amnistie, clémence, grandeur d’âme, une ère de félicité s’ouvre, on est paternel, voyez tout ce qui est déjà fait ; il ne faut point croire qu’on ne marche pas avec son siècle, les bras augustes sont ouverts, rattachez-vous à l’empire ; la Moscovie est bonne, regardez comme les serfs sont heureux, les ruisseaux vont être de lait, prospérité,