Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/543

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cet axiome : « Il n’y a d’homme puissant que celui à qui l’empereur « parle, et sa puissance dure autant que la parole qu’il entend. » Philippe V, d’Espagne, si férocement calme aux auto-da-fé, s’épouvante à l’idée de changer de chemise, et reste six mois au lit sans se laver et sans se couper les ongles, de peur d’être empoisonné par les ciseaux, ou par l’eau de la cuvette, ou par sa chemise, ou par ses souliers. Yvan, aïeul de Paul, fait mettre une femme à la torture avant de la faire coucher dans son lit, fait pendre une nouvelle mariée et met le mari en sentinelle à côté pour empêcher qu’on ne coupe la corde, fait tuer le père par le fils, invente de scier les hommes en deux avec un cordeau, brûle lui-même Bariatinsky à petit feu, et, pendant que le patient hurle, rapproche les tisons avec le bout de son bâton. Pierre, en fait d’excellence, aspire à celle du bourreau ; il s’exerce à couper des têtes ; il n’en coupe d’abord par jour que cinq, c’est peu, mais, s’appliquant, il arrive à en couper vingt-cinq. C’est un talent pour un czar d’arracher un sein à une femme d’un coup de knout. Qu’est-ce que tous ces monstres ? Des symptômes. Des furoncles en éruption ; du pus qui sort d’un corps malade. Ils ne sont guère plus responsables que le total d’une addition n’est responsable des