Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/97

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grandes cérémonies ordonnées par vos lois. Je vous déclare que tout cela n’est rien. Aimez-vous. Il s’agit que l’homme soit une nouvelle créature. Vous êtes appelés à la liberté. » Il y avait à Athènes, sur la colline de Mars, des gradins taillés dans le roc qu’on y voit encore aujourd’hui. Sur ces gradins s’asseyaient de puissants juges, ceux devant qui Oreste avait comparu. C’est là que Socrate avait été jugé. Paul y va ; et là, la nuit, l’aréopage ne siégeait que la nuit, il dit à ces hommes sombres : Je viens vous annoncer le Dieu inconnu. Les lettres de Paul aux gentils sont naïves et profondes, avec la subtilité si puissante sur les sauvages. Il y a dans ces messages des lueurs d’hallucination ; Paul parle des Célestes comme s’il les apercevait distinctement. Comme Jean, mi-parti de vie et d’éternité, il semble qu’il a une moitié de sa pensée sur la terre et une moitié dans l’Ignoré, et l’on dirait, par instants, qu’un de ses versets répond à l’autre par-dessus la muraille obscure du tombeau. Cette demi-possession de la mort lui donne une certitude personnelle et souvent distincte et séparée du dogme, et une accentuation de ses aperçus individuels qui le rend presque hérétique. Son humilité, appuyée sur le mystère, est hautaine. Pierre disait : On peut détourner les paroles de Paul en de mauvais sens. Le