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fantaisie, qui, nous croyons l’avoir suffisamment indiqué, admet pleinement le hasard des auberges et des tables d’hôte, et s’accommode aussi volontiers de la patache que de la chaise de poste, de la banquette des diligences que de la tente des bateaux à vapeur.

Quant à l’Allemagne, qui est à ses jeux la collaboratrice naturelle de la France, il croit, dans les considérations qui terminent le second de ces deux volumes, l’avoir appréciée justement et l’avoir vue telle qu’elle est. Qu’aucun lecteur ne s’arrête à deux ou trois mots semés çà et là dans ces lettres, et maintenus par scrupule de sincérité ; l’auteur proteste énergiquement contre toute intention d’ironie. L’Allemagne, il ne le cache pas, est une des terres qu’il aime et une des nations qu’il admire. Il a presque un sentiment lilial pour cette noble et sainte patrie de tous les penseurs. S’il n’était pas français, il voudrait être allemand.

L’auteur ne croit pas devoir achever cette note préliminaire sans entretenir les lecteurs d’un dernier scrupule qui lui est survenu. Au moment où l’impression de ce livre se terminait, il s’est aperçu des événements tout récents et qui, à l’instant même où nous sommes, occupent encore Paris, semblaient donner la valeur d’une application directe à deux lignes du paragraphe XV de la Conclusion. Or, l’auteur ayant toujours eu plutôt pour but de calmer que d’irriter, il se demanda s’il n’effacerait pas ces deux lignes. Après réflexion, il s’est décidé à les maintenir. Il suffit d’examiner la date où ces lignes ont été écrites pour reconnaître que, s’il y avait à cette époque-là quelque chose dans l’esprit de l’auteur, c’était peut-être une prévision, ce n’était pas, à coup sûr, et ce ne pouvait être une application. Si l’on se reporte aux faits généraux de notre temps, on verra que cette prévision a pu en résulter, même dans la forme précise que le hasard lui a donnée. En admettant que ces deux lignes aient un sens, ce ne sont pas elles qui sont venues se superposer aux événements, ce sont les événements qui sont venus se ranger sous elles. Il n’est pas d’écrivain un peu réfléchi auquel cela ne soit arrivé. Quelquefois, à force d’étudier le présent, on rencontre quelque chose qui ressemble à l’avenir. Il a donc laissé ces deux lignes à leur place, de même qu’il s’était déjà déterminé à laisser dans le recueil intitulé les Feuilles d’automne les vers intitulés Rêverie d’un passant à propos d’un roi, petit poëme écrit en juin 1830 qui annonce la révolution de juillet.

Pour ce qui est de ces deux volumes en eux-mêmes, l’auteur n’a