Page:Hugo Rhin Hetzel tome 2.djvu/191

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Notre-Dame.

Saint-Paul.

Saint-Ruprecht.

Predicatores.

Saint-Lamprecht.

Saint-Sixte.

Saint-Martin.

Saint-Amandus.

Cependant je m’étais fait descendre à terre, à la grande surprise de mes compagnons de voyage, qui semblaient ne rien comprendre à ma fantaisie. Le dampfschiff avait repris sa route vers Mannheim, me laissant seul avec mon bagage dans une étroite barque que secouait violemment le remous du fleuve, agité par les roues de la machine. J’avais abordé le débarcadère sans trop remarquer deux hommes qui étaient là debout pendant que la barque s’approchait et que le bateau à vapeur s’éloignait. L’un de ces hommes, espèce d’hercule joufflu aux manches retroussées, à l’air le plus insolent qu’on pût voir, s’accoudait en fumant sa pipe sur une assez grande charrette à bras. L’autre, maigre et chétif, se tenait, sans pipe et sans insolence, près d’une petite brouette, la plus humble et la plus piteuse du monde. C’était un de ces visages pâles et flétris qui n’ont pas d’âge, et qui laissent hésiter l’esprit entre un adolescent tardif et un vieillard précoce.

Comme je venais de prendre terre et pendant que je regardais le pauvre diable à la brouette, je ne m’étais pas aperçu que mon sac de nuit, laissé sur l’herbe à mes pieds par le batelier, avait subitement disparu. Cependant un bruit de roues en mouvement me fit tourner la tête ; c’était mon sac de nuit qui s’en allait sur la charrette à bras gaillardement traînée par l’homme à la pipe. L’autre me regardait tristement, sans faire un pas, sans risquer un geste, sans dire un mot, avec un air d’opprimé qui se résigne auquel je ne comprenais rien du tout. Je courus après mon sac de nuit.

— Hé, l’ami ! criai-je à l’homme, où allez-vous comme cela ?

Le bruit de sa charrette, la fumée de sa pipe, et peut-être aussi la conscience de son importance, l’empêchaient