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et monumens de l’amérique.

européens sur le goût des peuples de l’Amérique et sur la correction de leurs dessins, n’a été que très-lente.

Il m’a paru indispensable d’indiquer les doutes que l’on peut élever sur l’origine du relief d’Oaxaca. Je l’ai fait graver à Rome, d’après le dessin qui m’en a été communiqué ; mais je suis bien éloigné de prononcer sur un monument aussi extraordinaire, et que je n’ai pas eu occasion d’examiner moi-même. L’architecture du palais de Mitla, l’élégance des grecques et des labyrinthes dont ses murs sont ornés, prouvent que la civilisation des peuples Zapotèques étoit supérieure à celle des habitans de la vallée de Mexico. D’après cette considération, nous devons être moins surpris que le relief qui fixe notre attention ail été trouvé à Oaxaca, l’ancien Huaxyacac, qui étoit le chef-lieu du pays des Zapotèques. Si j’osois énoncer mon opinion particulière, je dirois qu’il me paroît plus facile d’attribuer ce monument à des Américains qui n’a voient point encore eu de communication avec les blancs, que de supposer que quelque sculpteur espagnol, qui avoit suivi l’armée de Cortez, se soit