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sur les Passions.

tradictoires qui résultent du même objet, on peut comparer les passions à l’huile & au vinaigre, qui de quelque façon qu’on les mêle, ne s’unissent & ne se pénetrent jamais.

Nous expliquerons plus bas cet effet de mélange des passions, par lequel il arrive que la passion dominante absorbe les autres.

II.

1. Les passions dont nous venons de parler naissoient d’une recherche directe du bien, & d’une aversion directe pour le mal ; il y en a d’autres d’une nature plus compliquée, & qui sont produites par le concours de plusieurs vues, & de diverses considérations. l’orgueil est cet état ou l’homme, réfléchissant sur les perfections dont il se croit orné, ou sur les avantages dont il jouit, se sent satisfait de lui-même : l’humilité, celui où le sentiment de ses foiblesses, ou de ce qui lui manque, le rend mécontent de sa personne.

L’amour, ou l’amitié est cette satisfaction que nous causent les bonnes qualités que nous remarquons dans les autres, ou les