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lentement vers la porte du Frontenac, par où Henri Michel venait de disparaître précipitamment. À peine l’étudiant avait-il fait dix pas dans cette direction, qu’il s’entendit interpeller de nouveau, cette fois par un ami qui se rendait sur la Terrasse :

— Dis donc, Robert, sais-tu que le père de Henri Michel est mourant, à L’Ange-Gardien ?

— Non. Qui t’as dit cela ?

— Tiens, lis.

Et le nouveau venu tendit à Robert Lavallée le journal du matin, ouvert à la troisième page…

— Une syncope, je suppose ?

— C’en a tout l’air.

— C’est bien triste ! Quelle pénible coïncidence !

À ce moment, Henri Michel, pâle, le visage défait, descendait rapidement l’escalier du Frontenac, sautait dans une voiture qui stationnait à deux pas de l’hôtel, et lançait au cocher un cri nerveux :

— Vite ! À la gare de Sainte-Anne !…

Il est quatre heures et demie du matin. La cloche de l’église de L’Ange-Gardien tinte lugubrement. Quelques hommes sont groupés devant la salle publique et causent à voix basse. Deux voitures sont arrêtées tout près des degrés qui conduisent à