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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

naissance d’autrefois comme la Renaissance de demain, offrent à leur début une confuse mais fertile variété de crédos et de formules. N’avons-nous pas Luther-Wagner, Pic de la Mirandole-Villiers de l’Isle-Adam, Montaigne-Taine, Machiavel-Zola, Rabelais-Rodin, Théodore de Bèze-Mendès, Vinci-Puvis de Chavannes, Jacob Bœhm-Mallarmé, Nicolas de Cuss-Prance, Paracelse-Huysmans, Copernic-Mirbeau ? Le collectif volcan où fermentent ces esprits divers érupte chaque jour davantage. Les laves inhument peu à peu l’Herculanum des confessions vétustes, et de ces laves apaisées jaillira bientôt le lacryma-christi de l’Art espéré !

Ce que l’admirable Héraclite pensait des Choses et de Dieu, je le dis de l’Art : que sans cesse il devient. Potentiel Juif-Errant de la marche-pour-la-vie, il ambule vers le Trône de Perfection — accessible à la seule fin du Monde ! Sa vitalité réside dans sa perfectibilité. Les néophodes Cantaloups de la Sorbonne déclarent, à l’exemple d’Aristote, le ciel inaltérable, heureusement surviennent des Galilée pour, de temps en temps, découvrir des constellations nouvelles : chandeliers de Renaissances.

Quant à la Poésie, ma sentence est que, touchant le rendu, elle n’a pas encore offert sa manifestation véritable, adéquate. On a pris, pour elle, jusqu’ici, certain style d’officielle sélection. À travers les époques, splendirent des aèdes certes glorieux qui, parsemant