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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

professeur genevois, à qui Jules Vallès disait un jour devant moi, en riant de son rire qui sonnait comme l’airain : « Oh ! Rod !… Rod !… bon Rod !… comment va votre maladie de matrice ? »

» Quant aux symbolistes, aux décadents, ils n’existent même pas… Non ! il n’y en a pas, je n’en vois pas… Verlaine, Villiers de l’Isle-Adam, Mallarmé étaient des Baudelairiens attardés, pleins de talent certes, mais qui, un beau matin, durent être joliment étonnés tout de même de se voir bombardés chefs d’école. Ils se laissèrent faire, parbleu ! Mais l’école était piteuse. Sauf Paul Adam, un garçon de mérite, fourvoyé je ne sais pourquoi dans cette plaisanterie, les autres n’ont jamais rien fait, qu’un peu de bruit, mais pas d’œuvre. Ils ne sont que comiques. Les œuvres seulent valent quelque chose, sont tout. Et en 1901 il y aura beau temps que tous ces illisibles — décadents, symbolistes, déliquescents — et un tas d’autres écoles et sous-écoles fumistes, auront disparu.

» Au vingtième siècle, il n’y aura même plus d’écoles du tout. Car le naturalisme est le contraire d’une école. Il est la fin de toutes les écoles, mais l’affranchissement des individualités, l’épanouissement des natures originales et sincères.

» Paul Alexis. »