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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

inférieures, et tandis qu’ils se confineront dans l’ode ou le vaudeville, l’élite des écrivains se proposera-t-elle, à la suite des Flaubert, des Elliot, des Tolstoï, une coordination esthétique des hétérogénéités vitales, autrement dit une synthèse où devront s’harmoniser toutes les variétés de la connaissance.


Je suivais de toutes les forces de mon attention l’harmonieux développement de ces belles théories dont l’ampleur me déroutait un peu. M. Caraguel parlait d’abondance, comme sur un sujet très familier, et je dus plusieurs fois lui demander de me préciser des idées dont le sens subtil m’échappait.

— Le roman, lui demandai-je, convient-il à ces tentatives ?

— Pas absolument, malgré son admirable polymorphie qui se prête on ne peut mieux à discipliner les moyens de l’artiste aux convenances du sujet. Ce qui le tare, c’est qu’il use, pour rendre la vie, de représentations malgré tout déformantes. Nous sommes, je crois, à la veille d’étudier les êtres et les qhoses directement, sans transposition aucune. Les mémoires seront la littérature de l’avenir.

— La croisade de vos adversaires, je le vois, vous émeut peu. Seriez-vous d’avis de dédaigner ?

— Je préférerais…. Si les bouffons toutefois prenaient de l’importance, il faudrait bien, si répugnantes. que soient certaines luttes, combattre ce bou-