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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

conque. De Bourget j’ai déjà dit dans la Revue indépendante ce que je voulais en dire ; il serait trop long d’y insister.

— Le rénovateur, le voyez-vous ? demandai-je à M. Rosny.

— Personne ne l’annonce, me répondit-il ; mais cela n’est pas trop étonnant. Les littérateurs tendent depuis pas mal d’années à se constituer en pouvoir politique ; il y a des groupes, des sous-groupes, des centres, des gauches et des droites littéraires ; et on finit, pour devenir un pouvoir effectif, par éprouver le besoin de s’entendre au moins sur un point, et on tombe d’accord, un beau jour, pour instaurer cet aphorisme : « Moréas est encore le régime qui nous divise le moins. » Ce jour-là, on s’applaudit d’avoir trouvé son Carnot. Aussi, qu’arrive-t-il ? Que les petites revues, les revues de Jeunes, au lieu d’être des revues de combat, deviennent le refuge des clans, et que ce sont les grands périodiques qui signalent Mæterlinck, en Premier-Paris, alors que les petites revues lui consacraient obscurément trois lignes jusque-là… Voulez-vous que nous nous arrêtions ici ?