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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

la doctrine, il a été le premier à en faire bon marché : certains de ses adversaires sont naturalistes comme il ne l’a jamais été.

« Parmi les nouveaux venus qui sont encore mes anciens, je ne vous nommerai personne avec plus de sympathie que l’éloquent, le passionné, l’imaginatif Octave Mirbeau. Je vous nommerai Hennique, un artiste de haute valeur, patient, peu bruyant, et à cause de cela mal récompensé de son effort continu. Je vous nommerai Huysmans, qui n’est pas un intellectuel, mais qui est un ouvrier d’art merveilleux.

« Je vous nommerai, parmi les jeunes, Margueritte, déjà arrivé au public, Bonnetain, le romancier de la mer, qui, si j’en crois des annonces réitérées, nous prépare une variation nouvelle sur son thème favori. Je ne puis insister sur Lucien Descaves, envers qui je serais suspect de partialité : nous sommes presque deux fois confrères. Je ne veux pas manquer de vous nommer aussi, comme un des plus subtils et des plus spirituels d’aujourd’hui, Paul Hervieu.

« Mais, Monsieur, je m’arrête, les talents sont nombreux, et cette lettre menace de tourner au catalogue. Permettez-moi de vous serrer la main cordialement.

« Abel Hermant. »