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ENQUÊTE

humain, de même les jeunes gens de cette génération, las d’inventaires et de reportages, se sont mis à la suite des lyriques. Le mot symbole est très ancien, la symbolique englobe à la fois des œuvres de mystiques et des œuvres de théogonie.

Plus récemment le sens du mot symbole appliqué à la littérature se précisa ; on voulut entendre par littérature symbolique une vaste fresque historique avec personnages décoratifs ; le premier qui s’y risqua en France fut Edgar Quinet, puis vint Gustave Flaubert avec la Tentation de saint Antoine, etc., etc.

Plusieurs Parnassiens ont tenté de faire du symbole par l’évocation historique, ensuite on a fait de l’allégorie, soit l’art de gonfler un sujet quelconque d’idées qui n’y sont pas et qu’on n’y a pas mises.

Pour moi personnellement, l’art symbolique serait d’inscrire en un cycle d’œuvres « autant que possible toutes les modifications et variations intellectuelles d’un poète, épris d’un but déterminé par lui. »

Ses premiers livres doivent donner sous forme déjà symbolique sa recherche de la vérité d’art. Ses livres de maturité doivent donner sa connaissance de la vérité, — ses derniers livres l’hypothèse de vérité nouvelle qu’il laisse à ses successeurs.

Le symbole de la vie humaine, soit la traduction essentielle de la vie humaine, serait ainsi donné en ses trois formes élevées, la recherche, la connaissance du vrai et du beau, la divination d’un nouveau beau