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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

Dans tous les cas, je considère le plus mauvais poète symboliste de beaucoup supérieur à n’importe lequel des écrivains enrégimentés sous le naturalisme.

Je voulus savoir ce que M. Gustave Kahn pensait de l’avenir du positivisme en littérature.

— À ce point de vue, me répondit-il, toute la science actuelle conclut à la fin du positivisme. Le positivisme, déjà remplacé par le vronskisme et par toute autre théorie intellectuelle, ne tient plus que dans quelques cervelles de lettrés. Tout le mouvement scientifique consiste à remplacer les petites expérimentations positivistes par une intuition théorique très documentée d’expériences. Donc, les savants nouveaux, gens de trente à quarante ans, tels Charles Henry, et même plus anciens, voyez Brown-Séquard, ont totalement détruit le positivisme en leur conscience. Il est, d’ailleurs, à remarquer, que les savants positivistes ne font qu’expérimenter selon les indications des intuitifs…

— Les Mages ?

— Aucune espèce de sérieux. Gens très contaminants pour ceux qui les approchent. Il y a un mage sérieux, un seul, c’est Édouard Dubus.

— Parfaitement ! dit Dubus en s’esclaffant. J’ai expliqué dans le Figaro le phénomène de la Maison hantée.

— Ils se distinguent, d’ailleurs, continue Gustave Kahn, par une immense quantité d’illettrations…