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dans la lecture de l’éloquence chrétienne, dans la lecture de Bourdaloue et de Bossuet dont les périodes sonores et parées lui imposaient ; mais, de préférence encore, il savourait ces moelles condensées en de sévères et fortes phrases, telles que les façonnèrent Nicole, dans ses pensées, et surtout Pascal dont l’austère pessimisme, dont la douloureuse attrition lui allaient au cœur.

À part ces quelques livres, la littérature française commençait, dans sa bibliothèque, avec le siècle.

Elle se divisait en deux groupes : l’un comprenait la littérature ordinaire, profane ; l’autre la littérature catholique, une littérature spéciale, à peu près inconnue, divulguée pourtant par de séculaires et d’immenses maisons de librairie, aux quatre coins du monde.

Il avait eu le courage d’errer parmi ces cryptes, et, ainsi que dans l’art séculier, il avait découvert, sous un gigantesque amas d’insipidités, quelques œuvres écrites par de vrais maîtres.

Le caractère distinctif de cette littérature, c’était la constante immuabilité de ses idées et de sa langue ; de même que l’Église avait perpétué la forme primordiale des objets saints, de même aussi, elle avait gardé les reliques de ses dogmes et pieusement conservé la châsse qui les enfermait, la langue oratoire du grand siècle. Ainsi que le déclarait même l’un de ses écrivains, Ozanam, le style chrétien n’avait que faire de la