Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/329

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comparoir devant lui ; un mot de plus, j’use de ce papier, et je vous promets que Mademoiselle restera, si elle veut bouger de Paris, tranquille ; quant à vous, ma chère dame, je vais être obligé de vous faire assigner également par ce magistrat qui vous mettra à la raison, je vous le jure, si vous continuez de divaguer de la sorte. Au reste, venez à Beauchamp, si le cœur vous en dit, je me charge, dès votre arrivée, de vous faire coffrer et vite...

— Oh ! la crapule ! a-t-il du vice ! murmura Madame Champagne qui aperçut, épouvantée, des enfilades de cachots sombres, les rats, le pain noir et la cruche de Latude, tout un lamentable décor de mélodrame.

Satisfait de son petit coup de théâtre, Maître Le Ponsart descendit dans la cour où l’on chargeait les derniers meubles ; puis, lorsque tout fut bien en ordre, il invita le concierge à le suivre et remonta les quatre étages.

— Ah, ah ! nous nous décidons enfin, dit-il, voyant Madame Champagne qui trempait une plume dans un encrier et la tendait à Sophie.

Et tandis que les mains tremblantes des deux femmes s’unissaient pour dessiner un vague paraphe, au bas du papier, Maître Le Ponsart fit signe au concierge de ficeler les frusques éparses de la femme, et lui-même prit et serra ce récépissé dans lequel Sophie déclarait avoir servi comme bonne