Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/171

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— Moi, je n’y ai jamais mis les pieds, répondit le peintre, mais comme, toutes les fois qu’on avoue qu’une maison de campagne ne possède qu’un petit jardin, l’on ajoute immédiatement en guise de correctif, que le bois est proche, j’ai pensé avec raison qu’il en était de même de la bicoque louée par les Désableau.

— Enfin, reprit le monsieur, un peu interloqué par cette opinion, toujours est-il que le but visé par notre ami est atteint puisque sa fille peut jouer et courir tant qu’elle veut, au bon air ; mais sapristi, vaurien, poursuivit-il, s’adressant d’un ton amical à André, l’on m’a dit que vous aussi vous n’y alliez pas souvent quand j’ai demandé de vos nouvelles. – Ah ! ces diables d’artistes ! Tous les mêmes, il leur faut le remue-ménage de Paris, les cafés, le bal, la vie à grand orchestre. – C’est égal, dites-donc, vous avez de la veine, vous, d’avoir une petite femme qui prenne aussi bien les choses – La mienne, ah je t’en fiche ! Si je ne rentrais pas au logis, tous les soirs, à l’heure, eh bien il y en aurait des scènes ! Pourquoi n’es-tu pas venu ? Qu’est-ce que tu as fait ? Tu sens le cigare et la bière, elles te dindonnent et elles se moquent de toi, ce n’est plus de ton âge, ces farces-là !

Cyprien pensa qu’il était temps d’enrayer cette malencontreuse conversation et de la détourner de la femme d’André.

— Regardez-donc, fit-il, l’individu qui fume là-bas sa pipe, a-t-il une singulière forme de tête ?