Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/293

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Et il continua, plus bas, après une pose :

— Il est vraiment regrettable qu’André n’ait pas adhéré à la demande que je lui avais soumise dans ce sens par l’organe de Maitre Saparois, notre notaire.

— Ah ! fit Cyprien.

— Ce refus est d’autant plus inexplicable, poursuivit Désableau qui s’animait, que c’était une occasion unique pour Berthe. Pensez donc, une maison à Viroflay, c’est-à-dire à quelques lieues de Paris, un jardin assez grand avec un potager, à dix minutes d’une station, un train par demi-heure et tout cela. pour douze mille francs ! – Et puis enfin, en dehors même des avantages matériels qui seraient résultés de cette opération, il y avait des motifs qui primaient les autres, des considérations d’humanité qu’un homme de cœur ne pouvait rejeter…

— Pardon, interrompit le peintre, mais je ne comprends pas bien l’histoire que vous me racontez ; voyons, vous voulez que madame Berthe, votre nièce, achète une maison à Viroflay, celle que vous avez louée, l’été dernier, sans doute ?

Désableau approuva du chef.

— Bien, et comme en sa qualité de femme mariée, madame Berthe ne peut rien acheter sans l’autorisation de son mari, vous avez dépêché un notaire à André pour obtenir cette autorisation.

Désableau approuva encore.

— Et André a refusé ?

Désableau hocha silencieusement la tête.