Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/295

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question. Il réfléchit, se disant : « Ah bien, par exemple, une femme honnête visitant des gaillards comme ceux-là ! » ; Et-il frémit à la pensée que si madame Désableau était venue à sa place chez Cyprien, elle aurait dû affronter le contact de cette grosse gueuse qui se prélassait avec son chat dans un fauteuil.

— La discrétion obligeait ma femme à ne pas se rendre chez un garçon qui n’est peut-être pas toujours seul chez lui, fit-il enfin.

— Mon Dieu ! reprit Cyprien, ce que je vous en dis n’est pas pour vous refuser le service que vous me demandez, bien que par goût je sois peu disposé à me laisser pincer les doigts entre les portes, pourtant…

Désableau ne le laissa pas achever, il se leva et lui saisit les mains. Je n’en attendais pas moins de votre amitié, s’écria-t-il, je le disais encore à ma femme hier, je suis sûr que M. Cyprien admettra la justesse de nos intentions ; et ma femme pensait comme moi, en me chargeant par exemple de vous adresser mille reproches, car vous êtes devenu d’un rare ! – Vous avez positivement oublié le chemin de notre domicile. Voyons, il faut venir nous voir, manger la soupe, sans façon, avec nous – que diable ! Ce n’est pas parce qu’André est fâché avec nous que vous devez épouser ses querelles ! – Vous savez du reste que ma femme vous aime beaucoup.

— Je n’en ai jamais douté, répondit Cyprien.

— Eh bien alors, c’est entendu. – Que je suis bête ! fit-il tout à coup, j’oubliais avec tout cela l’objet de ma visite. – Nous avons toujours le por-