Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

IV



La salle était oblongue, vêtue de papier couleur bois, ornée d’un poêle de faïence, blanc, craquelé, à bouches de cuivre ; d’un buffet d’acajou, de six chaises cannées, d’une table à rallonges et à roulettes.

Il y avait sur le plancher une carpette de feutre et, devant chaque siège, une rondelle de sparterie verte. Le long des murs lambrissés jusqu’à mi-corps, une glace sans destination dans les autres pièces s’appuyait sur des pattes de fer, isolée de tout meuble. Un almanach, enluminé de chromos, donné par un magasin, et un porte-allumettes, avec une bande de papier d’émeri, égrené et râclé de bleu par places, flanquaient de chaque côté le cadre dont les dessous rouges perçaient sous la dorure. Vis-à-vis de cette glace pendaient un baromètre à siphon, un plan de Paris daté de 1860 et lavé à teintes plates. Une gravure à la manière noire représentant le passage des Alpes, avec un Bonaparte paradant comme un écuyer de cirque sur un cheval cabré, et deux assiettes retenues par des agrafes au mur, le portrait de madame Vigée le Brun et l’Atala de Girodet, en