Page:Huysmans - En rade.djvu/107

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VI


Quelques jours passèrent. Un matin, en remontant, après une promenade à travers champs dans sa chambre, Jacques trouva sa femme, livide, les bras tombés, anéantie sur une chaise.

— Non, je n’ai rien, mais je ne puis me peigner. Dès que je lève le bras, je me sens défaillir ; je ne souffre pas ; au contraire, cela me fait au dedans de moi, tout doux, tout doux ; tiens, j’ai comme le cœur gros, je suffoque.

Cela ne sera rien, reprit-elle, après un soupir ; et d’un effort de volonté, elle se mit debout et fit un pas ; c’est singulier, il me semble que le carreau de la chambre se déplace et que c’est lui qui marche.

Subitement, elle poussa un cri bref et jeta le pied droit en avant, avec le coup de détente sec du maître de savate.

Jacques la porta sur le lit où ces ruades en avant se continuèrent, se succédant, de minute