Page:Huysmans - En rade.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Plusieurs fois, Jacques revint à la charge, espérant décider le vieux à pratiquer des brèches, car, à défaut des trésors auxquels il ne croyait guère, le jeune homme souhaitait de déterrer de curieux vestiges. Et puis ce serait une occupation, un intérêt, dans sa vie déserte. Mais bien que l’oncle fût alléché par la perspective d’un trésor, il ne céda pas. Sa cupidité fut vaincue par sa peur et il se borna à hocher la tête, répondant : Sans doute… sans doute… se refusant même à examiner l’entrée des caves…

D’ailleurs, il s’alita pendant quelques jours ; il se plaignait de tournoisons dans la cervelle. Sa nièce lui conseilla de voir un médecin, mais alors lui et Norine levèrent les bras au ciel : J’ai point d’argent à manger avec leurs drogues, moi ! cria-t-il ; et il se contenta de boire la panacée du pays, la tisane de menthe verte.

Cette maladie fut une véritable chance pour Jacques qui put passer la journée hors du château et rendre visite aux vieux. Pendant des heures, il fuma de placides cigarettes près de l’âtre.

Puis, le milieu de cette chaumine lui était moins hostile que celui du château. Il se sentait plus chez soi, plus au chaud, plus à l’abri, mieux habillé par ces murs qui le calfeutraient que dans cette grande chambre de Lourps dont les hautes murailles lui