Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/211

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le ciel que dans l’âme ; mais à vouloir voler si haut, il se fausse les ailes et balbutie on ne sait quoi, quand il descend.

Laissons-le donc. — Voyons maintenant. — Sainte Catherine de Gênes ? Ses débats entre l’âme, le corps et l’amour-propre sont anodins et confus, et lorsque, dans ses « Dialogues », elle traite des opérations de la vie interne, elle est si au-dessous de sainte Térèse et de sainte Angèle ! En revanche, son « Traité du Purgatoire » est décisif. Il avère que, seule, elle a pénétré dans les espaces des douleurs inconnues et qu’elle en a dégagé et saisi les joies ; elle parvient, en effet, à accorder ces deux contraires qui paraissent à jamais inalliables ; la souffrance de l’âme se purifiant de ses péchés et l’allégresse de cette même âme qui, au moment où elle endure d’affreuses peines, éprouve un immense bonheur, car elle se rapproche petit à petit de Dieu et elle sent ses rayons l’attirer de plus en plus et son amour l’inonder avec de tels excès qu’il semble que le Sauveur ne veuille plus que s’occuper d’elle.

Sainte Catherine expose aussi que Jésus n’interdit le Ciel à personne, que c’est l’âme même qui, s’estimant indigne d’y pénétrer, se précipite, de son propre mouvement, dans le Purgatoire, pour s’y modifier, car elle n’a plus qu’un but, se rétablir dans sa pureté primitive ; qu’un désir, atteindre à ses fins dernières, en s’anéantissant, en s’annihilant, en s’écoulant en Dieu.

C’est une lecture probante, grogna Durtal, mais ce n’est pas celle-là qui me referait à la Trappe, passons.

Et il atteignit d’autres livres dans ses casiers.

En voici un, par exemple, dont l’usage est tout in-