Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/426

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Il consulta, à ce propos, l’oblat, le soir, mais M. Bruno se contenta de sourire, sans répondre.

Et Durtal lui parlant de son prochain départ pour Paris, le vieil homme hocha la tête.

— Étant données, fit-il, les appréhensions, la gêne que vous cause la communion, vous agirez sagement en vous approchant, dès votre rentrée, de la Sainte Table.

Et voyant que Durtal ne répliquait pas et baissait le nez :

— Croyez-en un homme qui a connu ces épreuves ; si vous ne vous étreignez pas, tandis que vous serez encore sous l’impression toute chaude de la Trappe, vous flotterez entre le désir et le regret, sans avancer ; vous vous ingénierez à vous découvrir des excuses pour ne pas vous confesser ; vous tâcherez de croire qu’il est impossible de vous aboucher, à Paris, avec un abbé qui vous comprenne. Or, permettez-moi de vous l’assurer, rien n’est plus faux. Si vous désirez un confident expert et facile, allez chez les Jésuites ; si vous voulez surtout une âme zélée de prêtre, allez à Saint-Sulpice.

Vous y rencontrerez des ecclésiastiques honnêtes et intelligents, de braves cœurs. A Paris, où le clergé des paroisses est si mélangé, ils sont le dessus de panier du sacerdoce ; et cela se conçoit, ils forment une communauté, habitent en cellule, ne dînent pas en ville et, comme le règlement Sulpicien leur interdit de prétendre aux honneurs et aux places, ils ne risquent pas de devenir, par ambition, de mauvais prêtres. Vous les connaissez ?

— Non, mais pour résoudre cette question qui ne