Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/120

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nôtres étaient absents de leur calendrier  ; aussi fallait-il toujours consulter le supplément français inséré à la fin du livre  ; puis, pour enfourner beaucoup de matière en peu d’espace, le volume était imprimé, sur papier fin, en caractères serrés, avec un tel abus de rubriques rouges que l’œil dansait, en quelque sorte, entre les blancs, sans parvenir à se fixer  ; c’était ensuite une série de renvois et d’abréviations incompréhensibles lorsque l’on n’en possédait pas la clef ; enfin, en dehors des offices récemment concédés, d’aucuns se doublaient, tel celui de saint Pantaléon qui se spécialisait dans l’église d’Angleterre, alors qu’il rentrait chez nous dans la série des simples martyrs, dénués d’antiennes particulières et tout juste honoré d’un service de dernière classe  ; et pour brocher sur ce tout et ajouter à son incohérence, la pagination se triplait et les renvois du supplément, se reférant à telle ou telle page du Diurnal, étaient régulièrement inexacts.

Et il n’y avait pas le choix, ou employer les bottins religieux de France ou ces volumes portatifs  ; l’abbaye de Solesmes n’ayant pas publié de bréviaire de voyage pour les siens.

Quel mastic ! disait Durtal à Dom Felletin qui riait, en lui répliquant : toutes les indications que je vous donnerai ne vous serviront de rien  ; seule, la pratique vous guidera dans les méandres de ces heures qui sont, je le confesse, embrouillées comme à plaisir.

Et il avait, en effet, fini par saisir le fil et, en disposant de nombreux sinets pour marquer les pages, il était arrivé à se reconnaître dans ce morcellement de textes, mais à condition de tracer toujours et avec soin ses étapes, car avec les versets et les répons des commémoraisons