Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/135

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Grimlaïc, un prêtre ou un moine, on ne sait au juste.

Après avoir noté les deux ans de probation et l’irrévocabilité des engagements que peut rompre cependant une maladie grave, il aborde les détails, édicte que la logette, accolée à l’église, sera bâtie en pierre et entourée de hauts murs, n’ayant de communication avec l’extérieur que par une sorte de guichet, ménagé dans la muraille, à hauteur d’appui, afin de permettre de déposer sur une planchette les plats de nutriment. La cellule devra avoir dix pieds de long sur autant de large ; une fenêtre ou plutôt une lucarne ouvrira sur l’église et elle sera tendue de deux voiles pour empêcher les fidèles d’apercevoir le captif et l’empêcher, lui-même, de les voir. Ces voiles ne se lèveront que devant Dieu, c’est-à-dire devant la très sainte eucharistie qui sera dispensée, tous les jours, au prisonnier, s’il est un simple laïque. S’il est, au contraire, prêtre, il célèbrera, dans un petit oratoire annexé à la cellule, une messe quotidienne et solitaire  ; il pourra, en d’autres termes, officier sans servant et sans assistant pour lui répondre.

Le reclus mangera, mais durant le jour et jamais dans la nuit ou à la lueur d’une lampe, de deux mets apprêtés ou cuits ; au premier repas, des légumes et des œufs  ; au second, des petits poissons, mais seulement les jours de grandes fêtes ; il aura l’hémine de vin, consignée dans la règle de saint Benoît, et il sera revêtu d’habits semblables à ceux que portent les moines de cet Ordre.

Il se couchera sur un lit, composé d’ais de bois et d’un matelas ; il disposera d’un manteau, d’un cilice, d’un oreiller. Il dormira tout habillé.

Il devra se laver le visage et le corps et ne pas laisser