Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/151

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— Ces précautions oratoires prises, je vous déclarerai qu’il y eut deux sortes d’oblats.

Ceux qui habitaient dans le cloître et ceux qui habitaient dans ses alentours.

La législation cistercienne est à peu près muette sur les seconds ; elle ne s’occupe guère que des premiers et encore est-ce à la cantonade.

Elle appelait de préférence les oblats intérieurs des familiers pour les distinguer de ceux qui restaient dans le monde et n’étaient pas astreints au célibat. Ils recevaient avec la tonsure, un costume à peu près semblable à celui des moines, prêtaient vœu d’obéissance et ne pouvaient changer de maison, sans l’autorisation du père Abbé ; mais ce genre de vie bâtarde devint une cause de dissipation pour les cloîtres et le chapitre général de 1233 les astreignit aux trois vœux de religion comme les pères ; — et celui de 1293 les supprima. Ils ont été rétablis depuis ; — mais je me perds dans mes notes, poursuivit Durtal qui remuait ses paperasses. Je passe, nous les rechercherons plus tard, s’il le faut.

Chez les Bénédictins proprement dits, les renseignements sont nombreux mais combien de fois trop brefs ! Nous savons qu’à la fin du huitième siècle, saint Ludger endossa l’habit et la coule au mont Cassin et qu’il y demeura deux ans et demi, sans s’y attacher par aucune profession monastique ; le même cas se présente, le siècle suivant, à l’abbaye de Fulde. Gontran, le neveu de l’abbé Raban-Maur, bien qu’il ne fût pas lié par les vœux conventuels et qu’il ne fût par conséquent qu’un oblat ou un familier, fut chargé par son oncle de la direction d’un prieuré dépendant de l’abbaye — ce qui prouve, entre