Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/156

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Voilà, grosso modo, les informations que j’ai recueillies sur les oblats de l’intérieur des cloîtres. Passons maintenant à la deuxième classe des affiliés, à ceux qui résidaient près ou dans les alentours des prieurés et des abbayes.

Cette classe peut se subdiviser en plusieurs séries.

Ceux qui prêtaient le serment d’obéissance et ne souscrivaient à aucune convention pécuniaire. — Ceux qui s’asservissaient au monastère, tout en restant dans leur famille et conservant la propriété et l’usage de leurs biens, à condition de payer un cens dont le taux était fixé par l’Abbé. — Ceux qui faisaient donation de leur avoir à l’abbaye qui le leur rendait à titre de bénéfice, ou leur en laissait l’usufruit, ou leur octroyait en échange la subsistance dans leur propre logis.

— Je m’y perds ! s’écria Mlle de Garambois.

— Mais non, écoutez ; il y avait ceux qui payaient et ceux qui ne payaient pas.

Pour ceux qui conservaient leur argent, ça va tout seul ; — pour les autres ce sont seulement les conditions qui varient ; les uns soldaient un impôt, les autres ne concédaient que la propriété de leur pécune tout en en gardant la jouissance, leur vie durant ; les autres ne donnaient d’une main que pour reprendre de l’autre ; les derniers enfin pratiquaient un échange et, ici, j’appelle votre attention sur ces contrats de réciprocité qui sont absolument les mêmes que ceux usités pour les reclus.

À Cîteaux, j’ai découvert un procédé différent encore ; les oblats mariés allouaient à l’abbaye qui les entretenait pendant leur existence, une sorte de pension de retraite,