Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/331

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

forme, me paient, chaque trimestre, contre quittance, les arrérages d’un loyer de dix mille francs par an. Je leur rends l’argent après ou ne le reçois pas, poursuivit, en souriant, M. Lampre, mais les pièces sont là ; je suis seul propriétaire de l’immeuble et des terres ; et comme ces biens me viennent de famille et que l’on ne peut arguer que je les ai acquis spécialement pour y loger des moines, aucune chicane de personne interposée n’est possible.

De même pour la vigne ; elle a été achetée à mon nom, soldée par moi, chez notaire — les actes en témoignent — et je suis également censé de leur avoir louée pour la faire valoir ; mes droits sont, au point de vue juridique, incontestables.

— Oui, mais ils peuvent empêcher les Bénédictins d’être vos locataires.

— Tout est possible, avec des happe-lopins de cette espèce ; mais personne ne peut interdire au père Paton, une fois relevé de ses vœux, d’entrer dans le clergé séculier du diocèse de Dijon dont il est originaire, et de me louer, en qualité, non plus de moine, mais de simple particulier, ma vigne ; de même encore pour les convers qui quitteront, eux aussi, l’habit monastique, et seront engagés au titre de domestiques.

J’en ai déjà causé avec le révérendissime et c’est ainsi que, d’un commun accord, nous agirons.

Par conséquent, quoi qu’il arrive, quitte à soutenir des procès que je me charge de prolonger pendant des ans, le cloître ne sera pas complètement vide et il y aura peut-être moyen de monter des offices, d’organiser quelque chose.