Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/384

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soumis à une hiérarchie toute militaire ; pour eux, le protocole est implacable.

Il y a dans cette armée dont nous sommes la misérable troupe, des officiers de tous grades, des feld-maréchaux, des généraux, des colonels, des commandants et l’on descend jusqu’au pauvre sous-lieutenant inscrit sous le rite simple.

Les insignes des titres ce sont, tels que je les vois ici, les cierges allumés, qui varient de deux à six ; aux officiers supérieurs, l’adjonction du diacre, du sous-diacre et du maître des cérémonies, des quatre chantres, descendus au milieu du chœur, tous les quatre, vêtus de chapes, ou deux seulement, ou les quatre restés en coule ; c’est mesuré au compte-gouttes des préséances, c’est pesé au trébuchet des hommages ; deux cérémoniaires ! Il faut être saint Benoît et être pontificalement célébré pour qu’on emploie, en faveur d’un saint, une telle pompe !

Quant aux petits offices, deux bougies suffisent et pour les grand’messes un seul servant accompagne le prêtre ; et si, par hasard, les officiers inférieurs ont un bout de vêpres, ce sont vêpres noires et sèches ; on ne leur double pas l’antienne, le ton même des prières s’abaisse et se vulgarise ; on leur en donne pour leur condition et on le leur fait bien sentir !

Le malheur est que, comme vous le disiez tout à l’heure, les galons sont étrangement répartis, car ce ne sont pas les plus anciens et les plus révérés qui sont les plus élevés en grade.

Et cette question des hôtels particuliers, des offices spéciaux pour les uns, et des hôtels garnis des meublés du commun pour les autres, et cette bataille que