Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/39

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En 611, le roi des perses, Khosroës soumit Jérusalem avec l’aide des juifs qui prétendaient reconstruire le temple ; il égorgea les chrétiens, fit prisonnier le grand prêtre Zacharie et emporta le bois de la vraie croix. Ce fut alors une croisade des catholiques contre ce mécréant.

L’empereur Héraclius débarque en Cilicie, gagne la bataille d’Issus, retourne à Constantinople et, soutenu par les tribus du Caucase, se rue sur Trébizonde où, pour venger le meurtre des prêtres de la Judée, il massacre les mages ; puis, après s’être allié avec les hordes du Volga, il marche de nouveau contre l’armée des perses, la bat à Ninive et se replie sur Taurus. Là, des propositions de paix lui sont présentées par Sisroës, le fils du roi, qui vient d’assassiner son père ; elles sont acceptées ; le prêtre Zacharie est délivré et la croix et les aigles romaines conquises à Jérusalem par Khosroës sont rendues.

Khosroës aurait donc été trucidé par son fils et sans qu’il soit question d’une tour machinée et d’un coq.

Quant à Héraclius, il résolut de ramener le signe du salut au saint sépulcre ; lorsqu’il fut arrivé à Jérusalem, il chargea la croix sur son épaule et voulut commencer l’ascension du Golgotha ; mais lorsqu’il eut atteint la porte de la ville qui mène à la montagne, il lui fut impossible d’approcher d’un pas. Alors, le patriarche Zacharie lui fit observer que quand le Christ était entré par cette porte, il n’était point paré d’habits royaux, mais vêtu simplement et monté sur un âne, donnant ainsi un exemple d’humilité aux siens.

L’empereur se dépouilla aussitôt de sa pourpre, ôta ses