Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/426

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à défaut de moines, elle se contentera d’un laïque de l’Ordre qui la priera, en sachant au moins qui elle est et d’où elle vient ; je serai tout de suite, en pays de connaissance, avec elle.

— Oui, faites cela, mon cher enfant, et ne m’oubliez pas auprès de la madone dans vos prières, ah ! J’en aurai grand besoin car l’on a beau être religieux, l’on n’en est pas moins homme et c’est affreusement dur que de s’arracher à tout cela, murmura le religieux, en montrant par la croisée, l’église, les bâtiments et les jardins.

Durtal qui s’approcha de la fenêtre regarda les allées qui s’étendaient devant lui, celle des charmilles réservée aux pères et celle couverte d’un berceau de vignes, aux novices.

Elles étaient désertes ; tout le monde était accaparé par les derniers préparatifs. La vie s’était retirée déjà des jardins ; la solitude y commençait avant la fuite.

— Et les corbeaux de saint Benoît et les colombes de sainte Scholastique ? Interrogea Durtal, qui apercevait, au fond de l’allée des raisins, la grotte grillagée surmontée d’une statue de saint Joseph.

— Le P. Paton les soignera. Que voulez-vous, nous ne pouvons nous charger, dans un tel déménagement, de ces pauvres bêtes.

Un petit coup discret retentit à la porte et la tête du frère Gèdre parut.

— Père, on va procéder à l’emballage des reliques.

— Venez-vous, dit le moine qui se revêtit de la coule.

Ils montèrent dans la salle d’étude du noviciat ; des reliquaires de vermeil et de bronze doré, de toutes formes, églisettes