Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/438

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religieux, l’infirmier et le sous-infirmier qui traînaient, en le tenant sous les bras, le père Philigone Miné. Lui voulait ôter le chapeau dont on l’avait coiffé et qui le gênait.

Le baron des Atours s’avança à la rencontre de l’abbé ; il excusa son fils absent, parti pour passer ses examens de l’école navale, puis il présenta, au nom de son groupe, les compliments de condoléance des châtelains.

Dom Bernard s’inclina et remercia plus particulièrement la baronne et sa fille d’avoir fait deux lieues, de si matin, pour venir de leur château à la gare, lui apporter le témoignage de leur pieuse sympathie ; et il fut, à cet instant, repoussé loin d’elles par un flot de foule qui envahit la salle. Des paysannes, arrivées des hameaux voisins l’entouraient, en geignant. — Ayez confiance, espérez, disait-il, cherchant à se dégager, souriant à Mlle de Garambois et Mme Bavoil qui s’étaient agenouillées pour baiser son anneau.

Des sifflets lacérèrent la gare, le train arrivait et il y eut une minute d’affolement. Le père Titourne se démenait, à la recherche de la valise du révérendissime qu’il avait déposée, il ne savait plus où ; Dom Paton et le petit frère Blanche embrassaient à la suite, tous les pères et, profitant du désarroi, le sacristain Dom Baudequin se glissait dans le cercle du curé, pour faire sa cour aux nobles.

Tous se jetèrent à genoux. À ce moment où il bénissait les siens, l’abbé si maître pourtant de lui, frémit et des larmes jaillirent de ses yeux. Ce fut un soulagement pour la pauvre Mlle de Garambois qui étouffait ; elle se prit à sangloter avec Mme Bavoil.