Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/443

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à bas les ratichons, à bas les calotins », certifiaient l’animosité sans cause de ces gueux.

Ah ! se disait-il, si je n’avais pas promis au révérendissime de séjourner ici, jusqu’à la reprise des offices à Moerbeke, ce que je filerais d’une traite sur Paris et secouerais la poussière de mes souliers sur cet affreux pays !

Et cependant, il n’avait guère le loisir de ruminer ses ennuis, car il ne disposait pas d’une minute de libre. Il lui fallait d’abord descendre à l’oratoire, après avoir soigneusement scruté ses offices de peur de se tromper et, quand il était de retour chez lui, il enveloppait, avec le petit Blanche, de couvertures en papier, ses reliures les plus fragiles, classait dans des cartons ses notes, emballait ses bibelots, ordonnait tout pour que les déménageurs n’eussent plus qu’à bourrer les paniers qu’ils apporteraient et les charger.

Forcément, les services avaient été réduits. Le P. Paton était accablé de besogne ; aussi disait-il ses matines et ses laudes, seul, en allant au vignoble et il revenait, à six heures, célébrer la messe à laquelle tous assistaient. Elle était précédée de prime et de tierce et suivie de sexte psalmodiés en commun. Ce après quoi, chacun se rendait à ses affaires et l’on retournait à la petite chapelle, à cinq heures, pour psalmodier none et vêpres et l’on récitait les complies avant de se coucher, chez soi.

Les offices étaient annoncés par le frère Blanche qui agitait une sonnette de marchand de coco sous le cloître ; les moines revêtaient leur coule et l’on entrait, deux par deux, en rang, dans l’églisette, les deux pères en tête et le novice et l’oblat en queue.

Là, on se divisait et, après une génuflexion devant