Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/454

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j’ai conservées parce qu’elles étaient vouées à des saints ; et il les énumérait, en les indiquant à l’enfant : la primevère dédiée à saint Pierre, la valériane à saint Georges ; le tussilage ou pas-d’âne à saint Quirin ; le seneçon Jacobée à saint Jacques ; le velar à sainte Barbe ; l’armoise à saint Jean-Baptiste ; l’inule à saint Roch, combien d’autres !

Sauf la valériane, poussée dans la muraille et dont les fleurs d’un rose de papier buvard, désalourdi de son blanc qui semble reporté dans le vert de ses feuilles, sont jolies, les autres qui exhibent, pour la plupart, comme toutes les plantes proscrites des massifs, des fleurettes d’un jaune vulgaire, sont laides ; et le monsieur qui louera la maison ne comprendra jamais pourquoi je les ai tolérées !

— Quitter cela, c’est quand même pénible, murmurait le frère Blanche, car vous êtes si confortablement installé ; mais, moi, ce qui me chagrinerait le plus à votre place, ce serait de ne plus voir Notre-Dame de bon espoir, à Dijon.

— Elle existe, sous un autre vocable, à Paris, la Vierge noire, répliquait Durtal ; et elle est entourée, dans sa chapelle de la rue de Sèvres, d’un culte autrement vivace que celui de notre mère de Dijon ; quant aux madones blanches, il n’y a pas en Bourgogne l’équivalent de Notre-Dame des Victoires, de Notre-Dame de l’Espérance de saint Séverin, de Notre-Dame de Paris, de Notre-Dame la Blanche de Saint-Germain, de la Madone de l’abbaye aux Bois, pour en citer cinq !

— Le fait est que vous ne serez pas, à ce point de vue-là, à plaindre, opinait le novice.

Enfin, un matin, alors qu’ils arrivèrent, tous les deux,