Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/59

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supérieur, de hiérarchie plus éminente de saints !

— Le fait est, dit le père de Fonneuve, que le plain-chant a été créé pour être chanté par le peuple ; il doit donc être facile à apprendre et à retenir, sans vocalises inutiles, sans difficultés combinées ainsi qu’à plaisir ; et votre remarque est juste, on l’enlaidit, en voulant l’allonger et l’affubler d’une traîne de cour. Cela est si vrai, d’ailleurs, que les jeunes gens et les jeunes filles du village qui ont été instruits par le père Ramondoux, chantent très bien à la grand’messe du dimanche, lorsqu’il s’agit d’un simple double et qu’ils bafouillent si l’office monte en grade, devient par exemple un double de première classe.

— Ah ! s’écria Durtal, qui revivait certains offices ; la deuxième phrase du graduel qui est généralement le morceau de choix des messes, certains alleluia d’une jubilation toute divine et des messes entières « de l’introït à l’ite missa est », celles du Saint-Sacrement, celles de la sainte Vierge, celle d’un Abbé ou le « dilexisti » des Vierges, quelles souveraines trouvailles, quelles radieuses merveilles !

Là, la parure est complète ; l’on comparerait assez bien, selon moi, le commun des saints à une série d’écrins où les joailleries sont rangées, tantôt sur du velours rouge pour les martyrs, tantôt sur du velours blanc pour les saints qui ne sont pas désignés sous ce titre ; chacun de ces coffrets renferme un ensemble de pièces ; l’introït, le Kyrie et le Gloria, le Graduel, l’Alleluia ou le Trait, l’Offertoire, le Sanctus, la Communion, un tout musical qui correspond à la parure entière d’une toilette, aux boucles d’oreilles, aux colliers, aux