Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/413

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copat de simoniaques et de lâches, ce clergé jovial et mou. Voyez combien ils sont ravagés par le Satanisme, et dites, dites, si l’Église peut dégringoler plus bas !

— Les promesses sont formelles, elle ne peut périr, et, accoudé sur la table, d’un ton suppliant, les yeux au ciel, l’accordant murmura : Notre Père, que votre règne arrive !

— Il se fait tard, partons, jeta des Hermies. Alors, pendant qu’ils endossaient leurs paletots, Carhaix questionna Durtal.

— Qu’espérez-vous si vous n’avez pas foi dans la venue du Christ ?

— Moi je n’espère rien.

— Je vous plains, alors ; vrai, vous ne croyez à aucune amélioration pour l’avenir ?

— Je crois, hélas ! que le vieux Ciel divague sur une terre épuisée et qui radote !

Le sonneur leva les bras et hocha tristement la tête.

Lorsqu’ils eurent quitté Gévingey, au bas de la tour, des Hermies, après avoir marché quelque temps en silence, dit :

— Cela ne t’étonne point que tous les événements dont on a parlé, ce soir, se soient passés à Lyon. — et comme Durtal le regardait :

— C’est que, vois-tu, je connais Lyon ; les cerveaux y sont fumeux ainsi que les brouil-