Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/129

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spéciales de l’Esprit, telles que les énumère Saint Paul, et qui est aussi le chiffre de l’heure à laquelle expira le Christ ; du 10, qui produit le nombre des prescriptions de Jéhovah, de la Loi de crainte, mais que Saint Augustin élucide autrement, en disant qu’il avère la connaissance de Dieu, car on peut le décomposer de cette manière : — 3, symbole d’un Dieu en trois personnes et 7, jour du repos après la création ; du 11, image de la transgression de la Loi, armoirie du péché, ainsi que l’explique le même Saint ; du 12, le nombre mystique par excellence, le nombre des Patriarches et des Apôtres, des tribus, des petits prophètes, des vertus, des fruits du Saint-Esprit, des articles de foi insérés dans le Credo. Et l’on pourrait continuer de la sorte, à l’infini. Il est donc bien évident qu’au Moyen Age, les artistes ajoutèrent au sens qu’ils attribuaient à certains êtres, à certaines choses, celui de la quantité, appuyant l’un par l’autre, accentuant ou atténuant une indication par ce nouveau moyen, revenant parfois sur leur idée, exprimant cette réduplication dans une langue différente ou en la résumant dans l’énergique concision d’un signe. Ils obtinrent ainsi un tout parlant aux yeux et synthétisant en même temps, en une brève allégorie, tout le texte d’un dogme.

— Oui, mais quel laconisme hermétique ! s’écria Durtal.

— Sans doute ; au premier abord, ces vicissitudes de personnes et d’objets dues à des différences numérales interloquent.

— Croyez-vous, en somme, que la hauteur, que la largeur, que la longueur d’une cathédrale révèlent, de la