Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/236

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les traditions des apocryphes qui ont trait à la Vierge et à Saint Joseph, les vies des Saints recueillies dans la Légende dorée de Jacques de Voragine et les monographies des Célicoles du diocèse de Chartres. Elle est un immense dictionnaire de la science du Moyen Age, sur Dieu, sur la Vierge et sur les Elus.

Aussi Didron a-t-il presque raison d’avancer qu’elle est un décalque de ces grandes encyclopédies, telles que le XIIIe siècle en composa ; seulement, la thèse qu’il étaie sur cette observation véridique, dévie, devient, dès qu’il tâche de la développer, inexacte.

Il finit, en effet, par imaginer que la Basilique est une simple version du « Speculum Universale », du « Miroir du Monde » de Vincent de Beauvais, qu’elle est surtout, de même que ce recueil, un précis de la vie pratique, et un commentaire de la race humaine à travers les âges. Le fait est, se dit Durtal qui alla chercher dans sa bibliothèque « l’Iconographie chrétienne » de cet auteur, le fait est qu’à l’entendre, nos feuillets de pierre doivent se tourner de la sorte : s’ouvrir par le chapitre du Nord pour se fermer sur les alinéas du Sud. Alors, l’on y trouve, selon lui, narrés : d’abord la Genèse, la cosmogonie biblique, la création de l’homme et de la femme, l’Eden — ensuite, après l’expulsion du premier couple, le récit de son rachat et de ses peines.

De là, assure-t-il : « le sculpteur prit occasion d’enseigner aux Beaucerons la manière de travailler des bras et de la tête. Donc, à droite de la chute d’Adam, il sculpte sous les yeux et pour la perpétuelle instruction de tous, un calendrier de pierre, avec tous les travaux de la campagne, puis un catéchisme industriel avec les travaux