Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/243

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cordons des voussures, les douze anges et les vingt-quatre vieillards que Saint Jean nous décrit, accoutrés de blanc et couronnés d’or, jouent des instruments de musique, chantent, en une adoration perpétuelle — que quelques âmes, isolées dans l’indifférence de notre siècle, reprennent, — les gloires du Très-Haut, se prosternant quand, aux ardentes et aux solennelles oraisons de la terre, les bêtes évangéliques répondent, dominant de leurs voix les fracas des foudres, l’unique mot qui concentre en ses quatre lettres, qui résume en ses deux syllabes, les devoirs de l’homme envers Dieu, l’humble et l’affectueux, l’obéissant Amen.

Le texte a été serré de près par les imagiers, sauf pour le Tétramorphe, car un détail manque ; les animaux ne sont poinr ocellés de ces milliers d’yeux dont le prophète parle.

En le récapitulant, ce tableau, divisé tel qu’un triptyque, comprend, — dans son volet de gauche : l’Ascension, encadrée dans les moulures d’un zodiaque, — au milieu : le triomphe de Jésus tel que le raconte le Disciple ; — sur le volet de droite : le triomphe de Marie, accompagnée de quelques uns de ses attributs.

Et le tout constitue le programme réalisé par l’architecte : la Glorification du Verbe. Il y a, en effet, dit dans son substantiel opuscule sur Chartres, l’abbé Clerval, « les scènes de sa vie qui ont préparé sa gloire ; il y a son entrée proprement dite dans la gloire, puis sa glorification éternelle par les anges, les Saints et la Sainte Vierge ».

Au point de vue de la facture, l’œuvre est claire et splendide, dans son grand sujet, obscure et mutilée dans