Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/282

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danger spirituel, fit en souriant le prêtre. Il poursuivit :

La colère peut également être alléguée par la balsamine, image surtout de l’impatience, à cause de l’irritabilité de ses capsules qui se détendent, au moindre contact, et éclatent bruyamment, en projetant, au loin, leurs graines.

Enfin, la paresse, par la famille des pavots qui endort.

Quant aux vertus opposées à ces vices, la version qu’elles exigent est enfantine.

Pour l’humilité, vous avez la fougère, l’hysope, le liseron, la violette qui, d’après Pierre de Capoue, est, en raison même de cette qualité, la figure du Christ.

— Et stipule, selon Saint Méliton, les Confesseurs et, suivant Sainte Mechtilde, les Veuves, ajouta l’abbé Gévresin.

— Pour le détachement des biens de la terre, nous relevons le lichen, qui est le simulacre de la solitude ; pour la chasteté : l’orange et le lys — pour la charité : le nénuphar, la rose et le safran, au dire de Raban Maur et de l’anonyme de Clairvaux — pour la tempérance : la laitue qui est aussi le jeûne — pour la douceur : le réséda ; — pour la vigilance : le sureau qui signifie surtout le zèle ou le thym qui symbolise, avec ses sucs vifs et acides, l’activité.

Ecartons les péchés dont nous n’avons que faire dans un pourpris voué à Notre-Dame et préparez vos parterres avec des gerbes de dévotes fleurs.

— Comment s’y prendre ? demanda l’abbé Gévresin.

— Mais de deux façons, répliqua Durtal ; ou accepter