Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/285

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que le Moyen Age ont extrait de cette fleur toute une série de symboles.

Ainsi, ouvrez Origène ; pour lui, le lys est le Christ, car Notre Seigneur a désigné sa propre personne lorsqu’il a dit : « Je suis la fleur des champs et le lys des vallées » ; et, dans cette phrase, les champs, qui sont terres cultivées, représentent le peuple hébreu instruit par Dieu lui-même et les vallées qui sont lieux en friche, les ignorants, en d’autres termes, les païens.

Lisez maintenant Petrus Cantor. Selon lui, le lys est la fille de Joachim à cause de sa blancheur, de son arome délectable entre tous, de ses vertus curatives, enfin parce qu’il sort d’un sol inculte comme la Vierge qui est issue de parents Juifs.

— Au point de vue thérapeutique cité par Petrus Cantor, ajoutons, fit l’abbé Plomb, que le lys est, d’après l’anonyme anglais du XIIIe siècle, un remède souverain contre les brûlures ; ce pourquoi, il est l’image de la Madone, qui guérit, Elle aussi, les brûlures, autrement dit les vices des pécheurs.

— Consultez encore, reprit l’abbé Gévresin, Saint Méthode, Sainte Mechtilde, Pierre de Capoue, ce moine anglais dont vous venez de parler, et vous trouverez que le lys est l’attribut non seulement de la Vierge Marie, mais encore de la Virginité même et de toutes les Vierges.

Voici maintenant une bottelette de sens cueillis, l’un par Saint Eucher qui rapproche la blancheur du lys de la pureté des Anges ; l’autre par Saint Grégoire le Grand qui confronte sa bonne odeur avec celle des Saints ; cet autre par Raban Maur qui prétend que le lys est la