Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/287

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mystérieusement. Elle dit que cette fleur a un rapport tout particulier avec Marie qui la cultiva et en fit grand usage…

Puis un autre arbuste me semble également indiqué, la fougère — non pour les qualités que lui prête Sainte Hildegarde, — mais parce qu’elle est l’effigie de l’humilité, la plus cachée, la plus secrète. Prenez, en effet, une de ses fortes tiges et coupez-la, en biseau, en bec de sifflet, et vous verrez très distinctement, gravée en noir, ainsi qu’au fer chaud, la figure héraldique d’un lys. Le parfum n’étant plus, nous pouvons le recevoir alors comme le symbole de l’humilité si parfaite qu’elle ne se découvre qu’après la mort.

— Tiens, tiens, mais notre ami n’est pas si ignorant des choses de la campagne, que je croyais, dit Mme Bavoil.

— Oh ! j’ai un peu galopiné, pendant mon enfance, dans les bois !

— Pour le chœur de l’église, la discussion n’est pas possible, je pense, fit l’abbé Gévresin. Les substances eucharistiques, la vigne et le blé s’imposent.

La vigne dont le Seigneur a dit : « Ego sum vitis » et qui est aussi l’emblème de la communion de la huitième Béatitude ; le blé qui, en sa qualité de matière sacramentelle, fut l’objet de tant de soins, de tant de respect, au Moyen Age.

Rappelez-vous les cérémonies solennelles de certains monastères, lorsqu’il s’agissait de préparer ces pains.

A Saint-Etienne de Caen, les religieux se lavaient le visage et les mains, récitaient, agenouillés devant l’autel de Saint Benoît, l’office des Laudes, les sept psaumes de la Pénitence