Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/292

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spécifier encore quelques chapelles vouées à des Saints, rien n’est plus facile, au moins pour ceux dont le nom servit à baptiser des plantes.

Nous avons, par exemple, la valériane, dite herbe de Saint-Georges, cette fleur blanche à tige fistuleuse qui croît dans les lieux humides et dont le surnom se comprend, puisqu’on l’utilisait dans la médication des maladies nerveuses contre lesquelles était invoqué ce saint.

L’herbe, ou plutôt le herbes de Saint-Roch : la menthe pouliot, deux sortes d’inules dont une purgative, aux fleurs d’un jaune d’or, guérissant la gale ; autrefois, le jour de la fête de cet élu, l’on bénissait ces touffes que l’on accrochait dans les étables pour préserver des épizooties, le bétail.

L’herbe de Sainte-Anne, une triste pariétaire, le perce-muraille, emblème de la pauvreté.

L’herbe de Sainte-Barbe, le vélar, plante crucifère et antiscorbutique, d’aspect misérable, se traînant, telle qu’une mendiante, le long des routes.

L’herbe de Saint-Fiacre, la molène dont les feuilles émollientes, cuites en cataplasmes, apaisent les coliques que ce saint, a, d’ailleurs, la réputation de calmer.

L’herbe de Saint-Etienne, la circée, plante bénigne à grappes rougeâtres, portées sur un pédoncule velu ; et combien d’autres !

Quant à la crypte, en admettant que nous en creusions une, elle devrait évidemment être peuplée avec les essences de l’Ancien Testament qui est lui-même rappelé par cette partie de l’église. Il faudrait donc, en dépit des climats, cultiver la vigne, le palmier,