Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

est peint sur un vitrail de l’Eglise Saint-Rémy, à Reims le chef ceint d’un nimbe circulaire, surmonté de deux tiges de cette fleur.

Saint Marc aussi, par une plante à laquelle le Moyen Age donna son nom, la tanaesie.

— La tanaesie ?

— Oui, un végétal amer, aromatique, aux fleurs couleur de cuivre, qui s’épanouit dans les terrains pierreux et est employé, en qualité d’antispasmodique, par la médecine. Ainsi que l’herbe de Saint-Georges, elle entre dans le traitement des affections des nerfs contre lesquelles l’intervention de Saint Marc est, paraît-il, souveraine.

Quant à Saint Luc, on pourrait le commémorer par des touffes de réséda, car la sœur Emmerich raconte que ce fut, pendant sa vie médicale, son grand remède. Il mélangeait le réséda avec de l’huile de palmier, les bénissait, faisait ensuite des onctions en forme de croix sur le front et la bouche des malades ; d’autres fois, il usait de la plante sèche, en infusion.

Reste Saint Matthieu ; ici, je rends les armes, car je n’aperçois aucune végétation qui puisse raisonnablement le relayer.

— Ne jetez point votre langue aux chiens, ainsi qu’on dit vulgairement, s’écria l’abbé Plomb. Une légende du Moyen Age nous apprend que sa tombe secrétait des baumes ; aussi l’iconographiait-on, tenant une branche de cinnamome, symbole de l’odeur des vertus, chez Saint Méliton.

— C’est égal, il serait plus sage d’occuper la carcasse d’une véritable Eglise, d’utiliser le gros œuvre et de se