Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/313

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pas ; quant à leurs indigènes bruyants et velus qui ont, lorsqu’ils se rasent, une rampe d’azur sous les narines, je les fuis…

— Enfin, nous sommes en présence d’un fait accompli, auquel toutes les discussions ne changeront rien. Cette façade est vouée à la Vierge ; voulez-vous que nous l’étudiions dans son ensemble, puis dans ses détails ?

Ce porche qui s’avance, tel qu’un perron couvert, tel qu’une sorte de véranda devant les portes, est une allégorie du Sauveur désignant l’entrée de la Jérusalem céleste ; il a été commencé vers 1215, sous Philippe-Auguste, et fini vers 1275, sous Philippe le Hardi ; sa construction a donc duré près de 60 ans et s’est poursuivie pendant la majeure partie du XIIIe siècle. Il se divise en trois fractions correspondant aux trois portes qu’il abrite ; il renferme près de 700 statues et statuettes appartenant, pour la plupart, aux personnages de l’Ancien Testament.

Il se creuse en trois gorges profondes ou trois baies.

La baie centrale devant laquelle nous sommes, et qui mène à l’huis du milieu, a pour sujet : la Glorification de Notre-Dame.

La baie latérale de gauche est consacrée à la vie et aux vertus de la Vierge.

La baie latérale de droite aux figures mêmes de Marie.

D’après une autre exégèse imaginée par le chanoine Davin, ce portail, bâti à l’époque où Saint Dominique inaugura le rosaire, serait la reproduction illustrée de ses mystères.

Dans ce système, le porche de gauche qui contient les