Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/348

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éclaircir ; si j’en crois l’abbé Plomb, le sort de l’oblat est subordonné au bon vouloir du Père Abbé qui, selon son tempérament plus ou moins impérieux, serre le garrot ou le desserre ; mais est-ce bien sûr ? il y a eu, pendant le Moyen Age, des oblats ; par conséquent des dispositions séculaires les régissent !

Et puis tout cela est humain, tout cela est vil ! car il ne s’agit pas d’ergoter sur des textes, sur des clauses plus ou moins débonnaires ; il s’agit de se concéder sans réticences, de se jeter bravement à l’eau ; ce qu’il faut c’est s’offrir tout entier à Dieu. Le cloître autrement envisagé est une maison bourgeoise et c’est aburde. Mes appréhensions, mes advertances, mes compromis, sont une honte !

Oui, mais où puiser la force nécessaire pour balayer hors de soi ce poussier d’âme ? — et, finalement, lorsqu’il était trop obsédé par ces alternatives d’appétences et de craintes, il allait se réfugier auprès de Notre-Dame de Sous-Terre. Dans l’après-midi les celliers étaient clos mais il y pénétrait par une petite porte ouverte à l’entrée de la sacristie, dans la Cathédrale, et c’était une descente en pleines ténèbres.

Arrivé dans la crypte même, à côté de l’autel, il retrouvait l’incertaine et la pacifiante odeur de ces voûtes fumées par les cires, avançait dans ce doux et tiède parfum d’oliban et de cave. Il faisait moins clair encore que le matin, car les lampes n’étaient pas allumées et, seules, les veilleuses brûlant comme au travers de peaux amincies d’oranges, éclairaient de lueurs de vermeil qui se dédore, la suie des murs.

En tournant alors le dos à l’autel, il voyait filant